Conseils de plantation :
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Periode de plantation
En théorie, presque toute l’année par chez nous pour les plantes en conteneur, mais en pratique la période idéale de plantation s’échelonne de début octobre à fin mai, soit environ huit mois.
En automne ce sont les premières bonnes pluies qu’il faut attendre pour bénéficier d’un sol praticable, vous permettant ainsi de creuser un trou de plantation sans vous ‘casser le dos’. Attendre aussi que les arrosages dit artificiels, assurés en culture ou exposition vente chez les professionnels, soient relayés par l’arrosage naturel de la pluie, sinon la plante subit inévitablement un stress dû à ce manque d’eau, et altérant ainsi la pousse d’automne non négligeable, pouvant se prolonger jusqu’à parfois novembre, si la météo le permet bien sûr.
Sinon pour ce qui est d’éviter de se ‘casser le dos’ à la plantation, cela veut dire que si vous voulez planter dès le mois de septembre dans un sol sec, deux possibilités s’offrent à vous : soit vous allez vous faire du mal si vous faites un gros de trou de plantation comme il est souhaitable de le faire, soit vous vous limitez au strict minimum pour que la plante soit enterrée, et dans ce cas c’est elle qui va souffrir plus tard à cause d’un manque de travail du sol. Ce travail du sol est primordial, comme un agriculteur travaille sa terre avant de semer un champ de blé.
Octobre est le mois idéal, car non seulement vous bénéficiez d’un choix maximal en pépinière, mais les plantes n’ont pas encore souffert d’un éventuel hiver rude en expo-vente, et elles profitent de la chaleur du sol pour faire de l’enracinement en cours automne, et seront donc plus résistantes face à un été sec suivant, car leurs racines se seront développées plus en profondeur. Mais dans le cas d’un hiver froid, elles souffriront chez vous, et non chez votre pépiniériste qui lui se chargera de leur hivernage. Donc, les plantations de fin d’hiver seraient préférables ? En février mars par exemple… Pas forcément, car c’est à un éventuel été chaud et sec que vos plantes auront peut être à faire face, et cette période est en générale plus longue à supporter pour elles qu’un hiver froid.
Mais, de plus en plus les plantations se décalent de l’automne vers le printemps, les conditions météo hivernales, pluie et vent avec éventuellement du froid, freinent l’ardeur des jardiniers en hiver. Aussi il est rare par chez nous que les sols s’assèchent rapidement au printemps. Donc s’il est déconseillé de planter trop tôt à la rentrée en septembre, il est fortement possible de le faire tardivement jusqu’aux mois de mai à juin, pour les plantes en conteneurs bien sûr, pour les arbres à racines nues, mi-avril à fin avril étant les périodes limites.
Comment planter ?
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Réalisez toujours de grands trous de plantation, car il est indispensable d’ameublir la terre qui est naturellement compactée, d’où l’intérêt de planter en période pluvieuse pour avoir à faire à une terre moins hostile à une pelle de plantation. Pour vous faciliter la tâche, travaillez avec une pelle bêche bien affûtée, et non une pelle de maçon inadaptée à ce genre de travail. A la rigueur une fourche bêche, mais éviter d’utiliser une tarière qui a l’inconvénient de lisser les parois, rendant par la suite plus difficile le développement racinaire de la plante en dehors du trou de plantation. Un risque de chignonage est donc à craindre avec cette méthode.
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Réalisez un apport de terreau pour le maximum de vos plantes, car s’il est courant de faire un apport de terre dite de bruyère pour toutes celles de la famille des Ericacées, c'est-à-dire les RHODODENDRONS, PIERIS, BRUYERES, AZALEES, ARBOUSIERS, MYRTILLES… toutes les autres ne vous donneront que de meilleurs résultats dans le cas où elles sont plantées avec un copieux apport de terreau, en mélange bien sûr avec la terre végétale de votre jardin, et ne surtout pas planter dans 100% de terreau, car la plante se retrouverait alors dans un milieu artificiel, comme c’est le cas en culture, avec les contraintes d’un arrosage quasi quotidien.
Donc évitez de préférence ces deux extrêmes. Une proportion convenable serait : ¾ de terre végétale et ¼ de terreau de bonne qualité bien sûr. Un apport complémentaire de fumier bien composté serait idéal.
Un apport de terreau à la plantation peut faire gagner à vos plantes, un à deux mois de végétation supplémentaire, car il permet à la terre de jardin de drainer plus rapidement en sortie d’hiver, et donc de se réchauffer plus vite au printemps, permettant ainsi aux racines de mieux se développer, et ainsi de remplir leur rôle qui est de puiser les éléments nutritifs dans le sol.
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Evitez de planter trop profondément, les mottes des plantes en conteneur doivent êtres recouvertes en règle générale d’un seul centimètre de terre, et beaucoup de plantes n’apprécient pas du tout d’être plantée trop profondément, notamment les plantes dites de terre de bruyères.
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Arroser éventuellement les mottes des plantes qui seraient sèches lors de la plantation, en les laissant tremper dans un seau d’eau claire, quelques minutes, le temps que l’air soit chassé de la motte, donc tant que des bulles d’air s’en échappent, il faut laisser tremper la motte dans l’eau. Car une plante dont la motte est sèche à la plantation aura toujours du mal à se ré humecter, avec des difficultés de reprise par exemple au printemps, à moins que la météo soit très pluvieuse. Donc inutile de les tremper dans l’eau en cours d’hiver, lorsqu’elles sont déjà humides, et que la terre l’est, elle aussi.
De remplir le trou d’eau avant de planter est parfois judicieux, surtout quand on se retrouve en période sèche, mais complètement inutile en saison traditionnelle de plantation, c'est-à-dire d’octobre à mars. Il faut donc adapter ces différentes étapes à la période en cours, et à la météo.
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Défaire ou ne pas défaire les racines est une bonne question. Il ne faut pas systématiquement le pratiquer, mais adapter cette méthode à chaque plante, suivant le temps qu’elle a passé dans le même conteneur. C'est-à-dire si elle n’a qu’une seule saison de végétation dans ce pot l’année où vous l’achetez, ou si au contraire elle y est restée deux saisons ou plus, car non vendue la première année de culture et non correctement remaniée par des rempotages successifs, en conteneurs de volume plus important que les précédents. Sans ce travail, il y a un risque de ce que l’on appelle le chignonage, ce qui veut dire que les racines n’ayant plus assez de volume pour se développer, se mettent à tourner en rond, et former un chignon, qui perdurera par la suite en pleine terre, et donnera moins d’avenir à la plante, car moins de tenue au vent par exemple.
Mais il n’y a pas à le pratiquer de façon systématique, car certaines plantes n’ont pas un développement racinaires important, même au bout de deux ou trois années dans le même conteneur, alors que d’autres comme les bruyères naines ou arbustives, ont en une seule saison de végétation dans le même conteneur, un chevelu racinaire tellement dense, qu’il est alors indispensable de le défaire légèrement pour améliorer la reprise de la plante et assurer son bon développement.
( Le nombre d’années de culture dans le même conteneur, avant la mise en vente de nos plantes, étant d’ailleurs indiqué sur nos factures.)
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Tasser avec modération la terre, car si vous vous êtes donné autant de mal à creuser un aussi gros trou de plantation pour ameublir cette terre aussi lourde, qui est si difficile à travailler, dans le but que les racines se développent sans contrainte, alors pourquoi détruire tout ce travail, en compactant à nouveau la terre, car les pluies des jours suivants le feront aisément à votre place.
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Arrosez après la plantation en période sèche quand les risques de pluies sont faibles. Cela permet au sol de se tasser, et donc un seul arrosage peut largement suffire.
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Tailler ou ne pas tailler à la plantation, telle est la question. Bannissez absolument toute taille à l’approche de l’hiver ou pendant l’hiver, que ce soit pour une nouvelle plantation, ou d’ailleurs pour des plantations plus anciennes.
Mais il est néanmoins indispensable de tailler une forte majorité d’arbustes dès la première année de plantation, et cela même si on est pressé d’obtenir un résultat, plantes de haies variées par exemple. Car il est toujours souhaitable de continuer à former la plante comme cela a été entamé par le pépiniériste. Se référer au calendrier des tailles fournit à la facturation lors de vos achats.
Soins ultérieurs
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Arroser en période estivale la première année de plantation est parfois nécessaire voire indispensable, cela dépendra de la date de plantation : les plantations réalisées l’automne précédent ne le réclameront pas autant que celles réalisées au printemps précédent.
De même, si la météo est peu caniculaire, attention à commencer l’arrosage de vos plantes, car elles ne seront que plus poussantes et donc plus demandeuses d’eau par la suite, et cela jusqu’à l’arrivée des pluies de l’automne suivant. Donc il est parfois préférable de ne pas arroser du tout, en réservant cette possibilité qu’en cas de très forte chaleur, et de sécheresse, et l’arrosage intervient alors uniquement pour éviter la déshydratation de la plante, et non pour la faire pousser.
Si vous souhaitez arroser vos plantations, deux méthodes s’offrent à vous :
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Arroser peu souvent mais beaucoup à la fois, pour faire descendre l’eau en profondeur et ainsi favoriser et accélérer la migration des racines en profondeur, rendant la plante plus autonome et moins dépendante de l’eau de surface, plus rare en période estivale.
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Arroser souvent mais à faible dose, c’est une méthode qui évite à la plante de passer par des périodes extrêmes, soit très humides soit très sèches. Elle se trouve donc quasiment toujours dans les mêmes conditions, rendant sa croissance plus régulière car plus linéaire que dans la première méthode. C’est donc comme pour nous, à quantité identique de nourriture, nous préférons fractionner les apports en 3 repas par jour, plutôt que d’en avoir qu’un seul, mais plus volumineux. Sachant que pour les plantes, la nourriture est apportée en totalité par l’eau, donc sa croissance dépendra de la régularité de l’approvisionnement de celle-ci, et non pas que de la richesse du sol.
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Arrosage ou non, il faut surtout éviter la concurrence avec les mauvaises herbes, qui peuvent rapidement envahir une nouvelle plantation, car la terre fraîchement travaillée favorise la germination de graines se trouvant en profondeur.
De plus, il a toujours été dit qu’un binage valait deux arrosages, donc à vos binettes !
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Une protection contre le froid en cours d’hiver est parfois à prévoir, mais ne pas chercher à protéger les plantes trop tôt dès l’automne, car elles s’attendriraient et seraient donc encore plus sensibles aux rigueurs de l’hiver. Il faut laisser vos plantes subir les premiers froids, pour que la végétation s’arrête d’elle-même, rendant ainsi la plante plus solide, car moins tendre. Puis se limiter parfois à un simple voile d’hivernage, qui a surtout pour effet de protéger les plantes des assauts des vents froids, qui font descendre sensiblement les températures.